Larzac, les coins à saucisson

Le Roc Castel

Le Roc Castel est une butte rocheuse d’environ 70 mètres, située à deux pas de l’aire d’autoroute et au coeur du village du Caylar. Les ruines d’un ancien château y sont encore visibles.

Son ascension peut constituer l’apothéose d’une boucle, après des jours de marche à travers le plateau. Au contraire, elle peut être un test, avant d’entamer la randonnée : si les poumons fatiguent, il est encore temps de retourner au parking.

Le sommet offre un panorama intéressant, avec une vue sur le Larzac méridional, sur le village du Caylar, sur le Roc de Servieres et le Mont Ricous voisin, sur la pizzeria, la boucherie-charcuterie, le Spar et le berger&burger.

Les causses

La définition scientifique d’un « causse » est un peu complexe, mais on comprend vite de quoi il s’agit : il y a de l’herbe jaune, des cailloux, un peu de pente mais pas trop, quelques bovins, quelques brebis, très peu d’humains et quelques plantes qui ont l’air de souffrir du climat.

Ces larges étendues sèches et désolées plairont à cow-boys et à tous ceux qui rêvent de far west en général. En revanche, les Savoyards et certains Parisiens peuvent avoir du mal à s’y acclimater.

Le cirque du Bout du Monde

Après une quinzaine de kilomètres parcourus sur le plateau, le sentier s’approche de la falaise qui surplombe la vallée de la Brèze.

Les chemins se croisent ; c’est le temps des hésitations. D’un côté, l’ombre des arbres, un sentier en descente et l’espoir inavouable de prendre une Heineken en terrasse puis les transports en commun. De l’autre, l’herbe jaunie, le soleil brûlant et la solitude des causses.

Courageux, endurcis, déterminés, téméraires, nous partons vers l’est et poursuivons sur les causses, fidèles à notre objectif initial.

Entre La Vacquerie et St-Maurice-Navacelles

Nous poursuivons sur le plateau, où de courts passages forestiers alternent avec des pâturages asséchés. Les arbres semblent ne pas tous avoir résisté, certains ont succombé, victimes de la rudesse du climat ; il en sera de même pour les membres de notre groupe.

Face au ciel qui s’assombrit lentement, notre sentiment est mitigé : le noir des nuages nous évoque la mort, mais aussi la promesse d’une étape de randonnée à l’ombre.

Les gorges de la Vis

La nature se montre parfois injuste : ceux qui se rendent au cirque de Navacelles en voiture ont le droit à l’incontournable panorama donnant sur les méandres de la rivière. En revanche, ceux qui ont le courage d’y aller à pied, par le GR7, contournent le point de vue ; ils doivent se contenter d’admirer les gorges depuis l’intérieur du trou.

Le cirque de Navacelles

Après une longue descente, nous atteignons finalement les cascades de la Vis, à proximité du hameau de Navacelles. Les randonneurs et les non randonneurs s’y croisent ; on les distingue assez nettement. Les premiers désinfectent leurs ampoules plantaires à l’eau froide, les seconds font des bombes en slip de bain dans les trous d’eau.

Pour les randonneurs, le cirque de Navacelles est l’occasion d’une baignade et d’un bilan. Une fois humides, certains ont envie d’une glace au village et d’un peu de repos : il est peut-être temps de rentrer en navette. D’autres ont nettoyé les insectes et la transpiration qui recouvraient leur peau : rafraîchis, ils se sentent prêts à repartir en direction du Caylar, pour deux jours de marche sans humains et sans douche.