1. La montée depuis Villefort

    Randonnée « La montée depuis Villefort »

    Soit parce qu’ils n’ont pas de voiture, soit parce qu’ils ont un orgueil démesuré, certains randonneurs entament la montée depuis Villefort, à une douzaine de kilomètres du pic Cassini. L’ascension n’a rien de technique mais elle est longue : la route paraît interminable, et le GR l’est à peine moins, car il tortille encore davantage à travers la pente.

    D’abord enthousiaste, notre moral s’érode ; il chute encore plus avec l’arrivée de la pluie. Dans ce genre de situation, l’erreur est d’attendre le sommet pour manger : il faut au contraire faire des pauses saucisson régulières, pour regagner de l’énergie.

  2. Le chalet de l’Aigle

    Randonnée « Le chalet de l’Aigle »

    Le chalet de l’Aigle se situe à environ 1500 mètres d’altitude. Il permet de s’offrir une dernière ou avant-dernière pause goûter avant le sommet, tandis que l’essentiel de la montée a déjà été effectuée. On peut se contenter de quelques tranches de saucisson, ou bien profiter de la cheminée et des victuailles à disposition des voyageurs (herbes de provence, restes de nouilles, conserve de flageolets) pour cuisiner.

    La mezzanine séduira les marcheurs qui aiment dormir un peu après avoir mangé. L’arrière du chalet offre un beau point de vue sur la vallée et le parcours accompli ; malheureusement, c’est aussi l’endroit que choisissent les visiteurs pour déféquer.

  3. Le col de l’Aigle

    Randonnée « Le col de l’Aigle »

    Au niveau du col de l’Aigle (1605m), la nature semble envoyer des messages au randonneur, pour l’encourager à faire quelques derniers efforts avant l’arrivée au pic.

    Le panorama se dévoile, signe que la montée est déjà plus qu’entamée. La végétation change : la disparition progressive des arbres annonce les pâturages caractéristiques des sommets du mont Lozère. Peu de chemin a été parcouru depuis le chalet, mais une pause goûter semble à nouveau incontournable.

  4. Le pic Cassini

    Randonnée « Le pic Cassini »

    Du haut de ses 1680 mètres, le pic Cassini n’offre pas la même ivresse que celle procurée par les sommets alpins. Le sentiment d’avoir accompli un exploit ou d’être le maître du monde est moins marqué. Mais la vue sur les Cévennes, au sud et à l’ouest, donne l’illusion que l’on va pouvoir dévaler le plateau en courant à pleines jambes, sans jamais s’arrêter et surtout sans risquer de chuter dans le vide.

    Le sommet est coiffé d’une sorte de rectangle en métal étrange : il s’agit d’un hommage récent aux géographes Cassini qui, au 18ème siècle, avaient intégré le pic à leurs points de repères pour cartographier la France par triangulation. La France étant aujourd’hui parfaitement cartographiée, il ne reste plus grand chose à faire, une fois en haut, sinon contempler le paysage en savourant du saucisson.

  5. Bellecoste

    Randonnée « Bellecoste »

    On peut ensuite rejoindre le GR72 qui suit des pistes menant au Finiels ou au Pont-de-Montvert. Le décor a changé : il prend des airs de vaste plateau sec, désolé, déserté, clairsemé. Deux ou trois hameaux et de rares bâtisses agricoles jalonnent le chemin ; elles n’ont pas d’intérêt particulier, mais elles sont toujours un prétexte pour une collation. Quelques passages de VTT, de 4×4, une voiture de la Poste et un arrêt pour les cars de la région Occitanie sont les uniques autres traces de civilisation.

    Dépaysante pour un randonneur de métropole, on comprend que cette ambiance de bout du monde puisse être démoralisante pour des autochtones en quête d’amour ou d’un emploi stable. La Lozère a quasiment toujours perdu des habitants depuis deux siècles.

  6. Vers Finiels

    Randonnée « Vers Finiels »

    Le chemin qui suit la piste ne déroge pas à la règle des longs sentiers à travers les étendues désertes : il paraît d’abord reposant, puis usant. On commence par marcher mécaniquement en sifflotant ou en repensant à de vieux amours de jeunesse, puis on jette des coups d’oeil de plus en plus fréquents sur la carte pour estimer la distance avant l’arrivée.

    Le retour de la pluie et le manque de saucisson nous empêcheront finalement de poursuivre jusqu’au mont Finiels comme prévu.


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