Aiguilles Rouges, les coins à saucisson
Vers le col du Brévent
Les 1400 mètres de dénivelé positif qui séparent Chamonix du col du Brévent sont difficiles. Difficiles physiquement, mais aussi psychologiquement, car 30 minutes de téléphérique auraient suffi à faire l’ascension.
Dans ces moments de souffrance, le saucisson est un allié indispensable : il faut croquer régulièrement dans son bâtonnet pour reprendre des forces, en veillant à en garder un peu pour le sommet.

La vue en continu sur le mont Blanc et son massif est un autre allié pour affronter la montée. Une fois au sommet, une longue mastication vous laissera le temps de contempler les différents étages alpins, qui rayent la montagne de façon assez nette. Quelques rondelles supplémentaires seront l’occasion d’identifier chaque aiguille, des Grands Charmoz à gauche jusqu’à celle du Midi, plus à droite.
Face aux Fiz
Une fois le col du Brévent franchi, l’ambiance change. Le mont Blanc disparaît, les gens aussi. Peu de marcheurs semblent s’aventurer dans cette aire de roches et de prairies alpines. C’est alors le moment de ressortir son saucisson, pour profiter d’une tranquillité inespérée et de la vue sur le massif des Fiz voisin. Il sera, espérons-le, l’occasion d’une future randonnée.
Autour de Moëde
Le tracé qui relie le refuge de Moëde Anterne aux contrebas du Salenton est assez plat et tranquille. A travers les pelouses verdoyantes, il offre un décor doux, surplombé par le mont Blanc qui réapparaît sur la droite : c’est un cadre idéal pour un saucisson matinal. On peut même en abuser un peu, car cette portion n’a rien de difficile.
Le col de Salenton
La pause saucisson en haut du col est un piège : on a le sentiment d’avoir mérité une collation, après 400 mètres d’une montée rapide. Mais il faut ensuite redescendre, en traversant les névés. Or, l’abdomen crispé digère mal la charcuterie.

Vers les Montets
Le sentier descend ensuite le long de l’Eau de Bérard. Sur cette portion, on a de bonnes raisons de s’arrêter : le soulagement d’en avoir enfin fini avec la pénible descente du Salenton, d’abord ; la compagnie des bouquetins, ensuite ; le changement d’ambiance, avec le retour des épicéas et des mélèzes du niveau subalpin, enfin.
On a aussi de bonnes raisons de ne pas s’arrêter : la descente, facile, nécessite peu d’efforts ; les humains, à l’approche du parking, se font de plus en plus nombreux. Le capteur installé sur le sentier a enregistré 41000 passages d’êtres humains en une année.

Le sentier en balcon
Il faut ensuite grimper à nouveau : 700 mètres d’altitude séparent le chalet de la Réserve, dans la vallée, du sentier en balcon qui surplombe cette dernière. Après avoir transpiré, on peut de nouveau sortir son saucisson pour profiter pleinement des glaciers, lorsqu’ils n’ont pas disparu. Chamonix réapparaît, la foule aussi.
Le lac Blanc
Passer sa dernière nuit sur le lac Blanc permet de finir par l’apothéose. A partir de 19h, les bouquetins remplacent les touristes : c’est un autre privilège pour ceux qui restent dormir au refuge. Ils posent devant un décor sublime d’eau, de roche et de glace sur lesquels se reflètent les derniers rayons du soleil.
Le spectacle est tel qu’un saucisson n’est même pas nécessaire pour en profiter.


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