1. Le port de Dieppe

    Randonnée « Le port de Dieppe »

    Point de départ de la randonnée, le port de Dieppe se prête parfaitement à une première pause saucisson. C’est l’occasion de ressentir progressivement, face aux bateaux, cette attraction provoquée par la mer, comme un appel.

    Pour le randonneur, l’appel de la mer n’est pas tout à fait le même que celui qui parcoure les pêcheurs en quête de poissons ou les navigateurs en quête d’exploits techniques. C’est plutôt l’envie de rejoindre un petit bout de falaise, sur lequel il s’installera pour grignoter tranquillement.

    En hommage à l’histoire du port, on peut compléter sa collation par une banane.

  2. La carrière de Dieppe

    Randonnée « La carrière de Dieppe »

    Malheureusement, les premiers kilomètres sont décevants. Ils ne ressemblent pas au paysage de côtes rocheuses que me promettait Google images. Lorsque le cadre manque de charme, deux stratégies sont possibles : être curieux de tout, observer les ouvriers et les camions, ou accélérer. J’opte pour la première puis pour la seconde option.

  3. Entre Dieppe et Belleville-sur-Mer

    Randonnée « Entre Dieppe et Belleville-sur-Mer »

    La suite est encore plus pénible. Le chemin s’éloigne du rivage, probablement parce que l’érosion rend les falaises dangereuses. La houle et les ruissellements de surface attaquent la craie, et les éboulements sont fréquents.

    La mer a disparu de mon champ de vision, remplacée par les champs et la route départementale. J’en veux à Météo France, qui m’avait promis des éclaircies, et qui a menti.

    Cette portion ne se prête pas vraiment à une pause : ne sortir son saucisson qu’en cas de nécessité, à croquer tout en poursuivant la marche.

  4. La centrale de Penly

    Randonnée « La centrale de Penly »

    A l’échelle 1/68000e sur la carte, la centrale nucléaire de Penly semblait rapidement contournable ; le détour à travers le village de Petit-Caux et la D313 est un calvaire. Je perds patience et j’entame mon saucisson devant les installations électriques.

  5. A l’approche de Tocqueville-sur-Eu

    Randonnée « A l’approche de Tocqueville-sur-Eu »

    Après 18 km de marche, dont 5 de goudron, 5 de champs, 4 de centrale nucléaire, 2 de ronces et d’herbes hautes, mon destin bascule heureusement. Le ciel s’est éclairci, la mer s’est rapprochée, le sentier côtier devient visible à l’oeil nu, et la randonnée se transforme en une succession de cartes postales. Encore méfiant, je me contente d’abord de pauses saucisson brèves, aux bouchées nerveuses et toujours impatientes.

  6. Le GR21 vers Criel-sur-mer

    Randonnée « Le GR21 vers Criel-sur-mer »

    Après les épreuves des vingt premiers kilomètres, le sentier, plat et régulier, n’est plus qu’une ligne de fuite parallèle à l’horizon. Une centaine de mètres l’élève de la mer ; rarement, de petites vallées creusées par les cours d’eau obligent à descendre puis remonter. La marche devient paisible et automatique, le regard peut fixer l’eau et l’esprit s’y baigner.

  7. Criel plage

    Randonnée « Criel plage »

    La plage de Criel-sur-mer sera le lieu de ma dernière rondelle du jour, face à un soleil couchant, finalement victorieux des nuages du matin. La saucisse du soir se déguste lentement, les pieds nus contre les galets, parfois même dans l’eau. La tête est nostalgique et rêveuse, l’esprit fatigué mais satisfait, libéré des défis du jour, pas encore tourné vers ceux du lendemain.

  8. Le Tréport

    Randonnée « Le Tréport »

    2 arrêts charcuterie s’imposent ensuite. Un premier sur les terrasses du Tréport qui surplombent la station, à proximité du funiculaire. Un second sur la plage de sa voisine Mers-les-Bains, contre les cabines et les villas du front de mer.

    La saucisse du matin se mâche avec énergie, en enchaînant les rondelles pour prendre des forces, l’esprit conquérant, tourné vers l’objectif du jour. On peut la compléter par un café et par une petite collation sucrée, une pâtisserie par exemple.

  9. Les débuts de la côte picarde

    Randonnée « Les débuts de la côte picarde »

    Les derniers kilomètres, d’Ault à Cayeux-sur-mer, me feront définitivement oublier mes déboires de la veille. Les falaises laissent place aux longues plages de galets. C’est encore une longue ligne droite, sans détour, sans obstacle, sans mauvaise surprise, comme une succession ininterrompue de coins à saucisson. A nouveau la marche devient mécanique, et les jambes libèrent le cerveau pour le laisser réfléchir ou rêver un peu.

  10. La plage de Cayeux

    Randonnée « La plage de Cayeux »

    Le parcours s’achève contre les cabines de Cayeux-sur-mer, porte d’entrée de la baie de Somme. Avec un peu d’anticipation, il serait envisageable de louer l’une d’entre elles pour terminer tranquillement son bâtonnet.

    En savourant ma charcuterie sur les galets, je réalise que cette randonnée a eu des airs de fable, presque de quête initiatique. Après les difficultés, la récompense ; après la peine, le plaisir. Comme si la douceur du cochon, des rayons du soleil et des couleurs de l’horizon ne s’obtenaient qu’à force de persévérance et de courage.


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