1. Le mont Pelat

    Randonnée « Le mont Pelat »

    « Pelat » signifie « dénudé », en raison de son aspect minéral. Ceux qui se lassent vite des décors de pierres peuvent temporiser sur le premier kilomètre à partir du Laus, pour profiter des dernières traces de végétation avant la montée.

    L’intérêt du Pelat est pourtant d’être rapidement accessible, avec une ascension (aller) réalisable en quelques heures depuis le parking. C’est un challenge idéal pour des randonneurs pressés, pris par le business, la vie de famille ou un compte Instagram à alimenter en continu.

    Ceux qui ont peu de temps se contenteront d’immortaliser le lac d’Allos, au sud. Les autres s’attarderont sur la ligne de crête pour profiter du spectacle offert par les sommets au nord, le Cimet bien sûr, mais aussi le Téton (2969m) tout proche.

  2. Le lac d’Allos

    Randonnée « Le lac d’Allos »

    Le lac d’Allos s’admire sous tous les angles et toutes les hauteurs : depuis le Pelat bien sûr, mais aussi depuis le sommet du Lausson voisin ou depuis ses rives.

    On peut le contempler, pas s’y baigner : cette interdiction est d’abord frustrante pour le randonneur suintant, qui rêve de rincer sa transpiration après une dure journée de marche. Avec du recul, on finit par relativiser : le lac est en effet plus beau sans glacières, sans serviettes de plage et sans touristes en slip de bain.

  3. La Cayolle

    Randonnée « La Cayolle »

    Le col de la Cayolle et ses environs sont une parenthèse boisée et végétalisée au milieu d’un périple minéral. En théorie, c’est l’occasion d’une pause au bord des torrents, mais c’est moins agréable lorsqu’ils sont à sec. Il semble, d’après le paysage, que l’eau ait tendance à s’écouler rapidement.

    C’est l’occasion de saluer les troupeaux et leurs gardiens. Face aux patous, le randonneur doit savoir être humble : il baisse le regard, présente oralement ses excuses pour le dérangement, il accepte d’être reniflé, même sur son entre-jambes. En guise de soumission, certains marcheurs se mettent en boule ou offrent aux chiens leur panier-repas.

  4. Le petit col de Talon

    Randonnée « Le petit col de Talon »

    Ce col précède le Cimet de quelques centaines de mètres, dont il est séparé par une crête : c’est le moment d’une collation méritée, mais qui doit rester courte. Mieux vaut rester vif et léger pour affronter ce dernier passage, probablement le plus délicat, avant le sommet. Les cols sont aux ascensions de montagne ce que les entretiens d’embauche ou les rencards réussis sont à la vie : on se félicite, mais il y a encore du boulot.

  5. Le Cimet

    Randonnée « Le Cimet »

    Comme le Pelat voisin, il est un compromis parfait entre exploit et sécurité : suffisamment haut pour se sentir fier, suffisamment facile pour rester en vie. Une seconde fois en deux jours, on savoure cette impression, offerte par les sommets, de ressembler à Dieu ; puis on se laisse descendre, porté par l’euphorie, la gravité, l’insouciance et l’envie d’en finir au plus vite avec ses ampoules plantaires.

    Soudain, une croix rappelle le marcheur à l’ordre : même lorsque tout paraît tranquille, la montagne reste dangereuse. Les passagers du vol Paris-Saïgon pensaient eux aussi arriver sans encombre, mais ils ont péri sur le Cimet.


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