Néouvielle, les coins à saucisson
Espiaube
Depuis Saint-Lary-Soulan, plusieurs options se présentent aux randonneurs pour rejoindre le Néouvielle : la route, les télécabines qui atteignent Espiaube, ou le GR10 qui relie le village au col de Portet.
La vie est courte, le bonheur est précaire, les journées ensoleillées peuvent être suivies de lendemains plus sombres. Pour ces raisons, il nous a paru sage de renoncer à monter à pied les 1200 mètres de dénivelé qui mènent au massif.
Le lac de l’Oule
Le premier plan d’eau que nous croisons est asséché : créé par un barrage artificiel à partir d’un réseau de petits bassins, le lac de l’Oule est propriété de la SNCF, pour laquelle il produit de l’électricité. Certains randonneurs ont semblé déçus par ce paysage aride. C’est pourtant l’occasion d’une pause originale, contemplative et méditative, propice par exemple à une réflexion sur le vide de l’Existence.
Les lacs du Bastan
A l’approche du refuge du Bastan, le décor s’agrémente de lacs et de pins, caractéristiques du massif. Le Néouvielle compte près de 70 lacs, et jouit d’un microclimat favorable, doux et ensoleillé, propice au développement de certaines espèces. Les touristes et les arbres, qui disparaissent généralement à partir de 2000 mètres, subsistent ici à des altitudes plus élevées, inégalées, au-delà de 2500 mètres.
Le lac de Port-Bielh
Avec ses teintes azur et turquoise, le lac de Port-Bielh offre un cadre sublime pour une pause, très prisé par les bovins en période estivale. Les vaches usées par le quotidien de l’étable et en quête de décompression viennent s’y prélasser, nues, au bord de l’eau. A la rentrée, elles repartiront vers la vallée, bronzées et reposées, prêtes à faire du bon lait.
Les laquets
Les petits plans d’eau qui bordent le ruisseau de Port Beilh, entre le lac du même nom et celui de l’Oule, offrent un visage un peu différent, fait de marais et de tourbières. Les randonneurs se contentent généralement de quelques coups d’oeil contemplatifs, avant de passer leur chemin. Pourtant, dans ces milieux discrets et reculés vivent des animaux étranges, des rats à trompe, des crapauds mâles qui portent eux-mêmes les oeufs, probablement installés là dans l’espoir d’échapper aux jugements.
Le lac d’Orédon
Accessible en voiture, bordé d’une aire de bivouac et de deux hôtels-restaurants, le lac d’Orédon est un lieu de pause apprécié des marcheurs comme des non marcheurs. Sur Tripadvisor, seuls quelques commentaires sont négatifs à son sujet : « c’est de la grimpette dans les rochers, sentiers sans balisages, il faudrait prévenir » (Lydie), « parking obligatoire une pompe à FRIC 8,30 euros pour 6Heures 23 » (Gilles).
Le lac d’Aubert (et ses environs)
Les lacs d’Aumar et d’Aubert sont sublimes, mais ils sont aussi des pièges pour les randonneurs fragiles. Après s’être installés au bord de l’eau, certains doutent. Ils rêvent soudain de plages et farniente, jusqu’à perdre la force de repartir. Chaque jour, des marcheurs découragés repartent ainsi par la navette depuis le parking des lacs ; certains rejoignent directement la mer ou un hôtel avec piscine.
Le lac de la Mourèle
Les lacs qui bordent le refuge de la Glère sont plus tranquilles. Pour y accéder, il faut avoir franchi les cols d’Aubert et de Mounicot, ou être monté à pied depuis la vallée de Barèges. C’est là que les grands montagnards et les randonneurs chevronnés finissent, eux aussi, par succomber au plaisir coupable d’une pause détente : à l’abri des regards, ils s’allongent, ni vu ni connu, au bord de l’eau. Certains étendent leur serviette en micro fibres, d’autres dénudent leur torse pour parfaire secrètement leur bronzage, quelques-uns sortent même une grille de mots croisés placée secrètement au fond de leur sac.
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