Pays basque, les coins à saucisson
Guéthary
Sur le sentier, les portions sauvages mènent aux voies goudronnées, les zones résidentielles entrecoupent les falaises, les spots de sports nautiques bordent les plages. Pour le randonneur, il est difficile de se retrouver seul.
Rien ne l’empêche pourtant de passer un moment à côté des surfeurs, pour observer la mer, attendre les vagues avec eux, quitte à entamer son saucisson si celles-ci tardent à arriver.
Lafitenia
Certains randonneurs aiment les plages plongées sous les nuages, ou même sous la pluie ; ils s’y retrouvent, seuls ou presque, pour marcher en méditant et en croquant dans leur saucisson humide. D’autres préfèrent les plages chauffées par le soleil, sur lesquelles les corps et les saucissons transpirent. Sur leur route, c’est l’occasion d’une pause baignade et une collation, parfois d’une sieste, avant de repartir.
Saint-Jean-de-Luz
En ce milieu du mois d’août, le bord de mer est convoité, et il est difficile d’obtenir un moment d’intimité avec l’océan. A l’approche de Saint-Jean-de-Luz, je m’accorde une pause saucisson, mais les conditions ne sont pas idéales pour être tranquille.
Bizkartzun

Il aura suffit de quelques pas de côté pour être tranquille. Ascain se trouve à une dizaine de kilomètres de la côte, mais l’ambiance n’est déjà plus tout à fait la même. L’est du village est bordé des premiers sommets ; leur taille est modeste (200 à 300 mètres) mais suffisante pour profiter du panorama. La vue donne sur l’océan, les collines, la verdure et l’habitat dispersé caractéristiques du pays basque. Les Pyrénées se dessinent et les rayons du soleil percent lentement, comme une promesse.
Zuhalmendi

D’Ascain au col de Zuhalmendi, le parcours longe les parcs à porc du pays basque. C’est une race locale, bicolore : tronc rose, tête et culs noirs. Ces cochons ont failli disparaître à la fin du 20ème siècle, sauvés in extremis par quelques éleveurs.
Emu, j’observe un long moment ces animaux que j’envie. J’aimerais, comme eux, passer ma vie sur ces collines pour admirer le panorama basque. J’aimerais, comme eux, me transformer un jour en charcuterie pour le plaisir des gourmands.
Esnaur
L’avantage des sommets de faible altitude, c’est qu’ils sont franchis sans grande difficulté. On passe rapidement de l’un à l’autre sur le parcours, et les pauses pour grignoter se multiplient.
Le pays basque est aussi peuplé de pottoks, ces poneys qui vivent souvent en semi-liberté dans les collines. Longtemps utilisés pour les tâches agricoles, ou même dans les mines, la plupart sont aujourd’hui complètement oisifs. Ils ont l’air sympathiques, mais je préfère les cochons.
Ibarrun

Un autre sentier relie les collines les unes aux autres aux environs d’Ibarrun. Entre Atlantique et Pyrénées, on peut alterner, tourner le regard, changer d’orientation à chaque collation.
Les randonneurs fatigués repartiront ensuite vers le nord-ouest, en direction de l’océan, pour une baignade méritée. Les plus téméraires prendront la direction opposée, à la rencontre des montagnes. C’est la force de cette région : pouvoir offrir ces deux bonheurs à la fois.

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