Tanet-Hohneck, les coins à saucisson
Le Tanet
Parce qu’ils surplombent le massif, le Tanet et la ligne de crête ont longtemps occupé une position stratégique. Durant la première guerre mondiale, l’armée française y a installé un réseau de fils barbelé ainsi qu’un chemin de fer camouflé, pour surveiller l’Allemagne.
A présent, on peut y admirer l’Allemagne sans crainte ; il peut même arriver qu’on croise des Allemands, qui sont désormais tolérés sur le site.
C’est au passage l’occasion de rendre un hommage aux animaux morts pour la France. Lors de l’hiver 1914-1915, sous la direction de Scotty Allan, plus de 400 chiens de traîneaux arrivèrent d’Amérique du Nord pour épauler les soldats français. Ce fut la plus grande meute de chiens que l’humanité ait jamais réunie : elle nécessita 100 tonnes de biscuits, 15 jours de navigation face aux tempêtes et aux tentatives d’attaques et d’empoisonnement ennemies. Sur place, les chiens intégrèrent le campement « New Alaska » pour lequel ils apportèrent un appui logistique précieux.
L’histoire est à la fois triste et belle : 250 d’entre eux moururent au combat, mais les survivants furent adoptés par les soldats à la fin du conflit.
Le Wurzelstein
Le sentier relie le Tanet aux sommets suivants, sans dénivelé majeur, et avec une vue souvent dégagée : au-delà de 1100 mètres, le climat des Vosges devient subalpin. Les conditions météo se font plus rudes, les arbres disparaissent. On peut se laisser aller et marcher mécaniquement en profitant du panorama. De temps en temps, une plaque de verglas ou une tache de sang sur la neige viennent toutefois nous rappeler à l’ordre : aucune cheville n’est invincible.
Le col de la Schlucht
C’est un des parkings de la station de la Bresse-Hohneck, et un point de départ des pistes de ski. Les randonneurs en quête de calme passeront vite leur chemin, mais ceux qui veulent savourer des frites, un vin chaud ou des sanitaires modernes y prendront une pause méritée.
Aujourd’hui plus populaire, le col a longtemps constitué un lieu de villégiature de luxe. Au 19e siècle, un hôtel fastueux y accueillait les touristes aisés, les notables, les ministres ; Napoléon III y a même séjourné. On ne sait pas si Emmanuel et Brigitte Macron, à leur tour, sont déjà passés par le col de la Schlucht, ou s’ils s’y arrêteront un jour.
Les Trois Fours
On rencontre deux catégories de marcheurs à la station des Trois Fours : ceux qui partent faire l’ascension du Hohneck, voire projettent de continuer au-delà, et ceux qui se dirigent directement vers la ferme-auberge. On y sert le menu marcaire, un repas traditionnel vosgien dans lequel les patates et le lard cuisent ensemble durant plusieurs heures jusqu’à entrer dans une parfaite harmonie.
Initialement destiné aux paysans-soldats, ces plats permettent aujourd’hui de reprendre des forces après une bonne descente en luge ou une bataille de boules de neige.
Le Hohneck
Il a beau être le troisième sommet des Vosges et offrir un panorama grandiose, le Hohneck ne procure pas vraiment cette fierté que l’on ressent parfois après certaines ascensions alpines. Peut-être parce qu’il ne s’élève qu’à 1363 mètres, probablement parce que des dizaines d’autres touristes ont également effectué la montée : le parking depuis la route des crêtes n’est qu’à deux kilomètres.
Une fois en haut, choisissez bien votre cadre, de façon à ce que seuls les plus beaux de ces marcheurs soient visibles sur vos photos Instagram. Et consolez-vous : c’est pire l’été, car un parking y est même accessible au sommet.
Laisser un commentaire