1. Sous le télésiège du Génépi

    Randonnée « Sous le télésiège du Génépi »

    Nous démarrons légèrement plus haut que Pralognan, sur le parking des Fontanettes. Le parcours débute par une montée et une remise en question : pourquoi randonner alors que d’autres prennent le télésiège ? Je tente de me convaincre : marcher est gratuit (argument économique), bon pour la santé (argument physiologique), seuls le temps et l’effort d’une marche permettent d’appréhender véritablement la montagne (argument philosophique, un peu vague,  à peaufiner).

    Nous rejoignons l’arrivée des remontées mécaniques, à 2000m environ. L’affluence est forte, mais il n’y a pas que des randonneurs. On repère les non randonneurs à quelques détails : leur bedaine, le port d’un jean, ou encore un caniche tenu en laisse.

  2. Le lac des Vaches

    Randonnée « Le lac des Vaches »

    Vers 2300m, la végétation et les gens disparaissent. Le cadre se rapproche lors de la perfection : suffisamment déserté et sauvage pour réussir ses photos, suffisamment proche de la première route pour être rapidement secouru en cas de problème.

    Le lac des Vaches illustre parfaitement ce mélange de dépaysement et de sécurité : il offre un décor magique, tout en étant facilement franchissable grâce à une série de pierres plates soigneusement alignées.

  3. Le refuge du col de la Vanoise

    Randonnée « Le refuge du col de la Vanoise »

    Après 3h de marche et 900m de dénivelé positif, nous arrivons au refuge du col de la Vanoise. A présent, il n’y a ni jean, ni bedaine, ni caniche : nous sommes dans le monde fermé des randonneurs.

    Sur la terrasse du refuge, certains profitent des derniers rayons de soleil. Quelques-uns savourent une bière, les plus sages boivent une boisson non alcoolisée. Personne ne picole salement, pourtant c’est le cadre parfait pour une petite cuite.

  4. Entre la Grande Casse et la Réchasse

    Randonnée « Entre la Grande Casse et la Réchasse »

    Nous espérons voir des animaux, mais nous croisons surtout des humains. La plupart sortent le matin, quelques minutes à peine après le lever du jour. Ils se déplacent par petits groupes, attirés par le soleil et les marques de couleur sur le sol. Hormis des gens, nous n’avons alors aperçu que des marmottes, des chamois, et un drone.

    Le panorama est magnifique. Minéral autour du refuge, le cadre redevient verdoyant, cerné par le bleu (puis gris) du ciel et le blanc des glaciers qui nous surplombent. A plusieurs reprises, je sors mon saucisson.

  5. Le GR5, à l’est des glaciers

    Randonnée « Le GR5, à l’est des glaciers »

    Nous raccrochons le GR5, qui emprunte une portion du tour de la Maurienne. En bas, la vallée vers Termignon ; en haut, les glaciers nous surplombent. Durant l’après-midi a enfin lieu la rencontre avec l’animal que nous souhaitions tant croiser : un bouquetin, ou plutôt une étagne, c’est-à-dire sa version femelle. Nous en découvrons plusieurs ; elles sont charismatiques, plus que de simples chèvres. A notre approche, elles reculent, craintives. Elles sont naïves : en cas de face à face contre nous, elles auraient de grandes chances de l’emporter. 

  6. Le refuge de l’Arpont

    Randonnée « Le refuge de l’Arpont »

    Nous passons notre seconde nuit au refuge de l’Arpont. Son toit en terrasse offre une vue exceptionnelle. Quelques-uns s’y attardent jusqu’au coucher du soleil. Il y a deux catégories de montagnards : les non fêtards, qui prennent leur dîner puis se couchent, et les fêtards, qui prolongent la soirée jusqu’à 21h30.

  7. Le sentier en balcon

    Randonnée « Le sentier en balcon »

    Le 3ème jour, nous empruntons un tronçon en balcon qui surplombe la vallée autour de Termignon. Nous croisons, doublons, sommes doublés puis redoublons à peu près les mêmes personnes depuis le premier jour. La plupart effectuent la même boucle. Seuls quelques-uns disparaissent au fur et à mesure du parcours. 

  8. La pointe de l’Observatoire

    Randonnée « La pointe de l’Observatoire »

    Le 4ème jour, nous réussissons l’épreuve la plus difficile : monter jusqu’au col d’Aussois (2914m) puis jusqu’à la pointe de l’Observatoire (3016m). Sur le sommet, je ressens des émotions multiples, à la fois agréables et angoissantes, provoquées par l’immensité du massif, l’effet du vide et les notes sucrées-salées du saucisson aux myrtilles. 

    Les sommets sont trompeurs : on pense avoir accompli sa mission, mais il faut ensuite rentrer à la maison. Il nous reste une douzaine de kilomètres et 1500m de dénivelé (négatif) à parcourir. A chaque partie sa difficulté : en montée, il faut faire preuve d’endurance ; en descente, il faut éviter de chuter dans le vide.

  9. Vers Pralognan

    Randonnée « Vers Pralognan »

    La fin du parcours approche, et avec elle une autre montagne : celle de la 4G, des boulangeries, des poneys, des loueurs de VTT, des campings. La menace de l’orage et l’envie d’en découdre avec ce long sentier en descente nous poussent à ne pas trop sortir ce qu’il reste du saucisson, alors que les torrents et les prairies verdoyantes nous y invitent. C’est le paradoxe de la vallée : nous étions pressés de la quitter ; 4 jours de marche plus tard, nous sommes pressés de la retrouver.


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