Une boucle où les volcans sont gravis sans douleur, où l’esprit s’apaise dans la tranquillité des pâturages. Parfait pour rebondir après une expérience malheureuse en haute montagne ou dans le métro.

En bref
Le parcours en 3 phrases
Une ligne de crête maillée de sommets volcaniques. Des pentes boisées aux dénivelés raisonnables. De vastes étendues d’herbages où quelques vaches savourent la douceur de l’existence.
Le parcours en 3 chiffres (approximatifs)
40 kilomètres environ. 2000 mètres de dénivelé positif environ. 7 habitants/km² d’après Wikipédia.
3 informations à savoir, pour impressionner vos proches durant la rando
On parle des « puys » du Cantal, mais ce n’est en fait qu’un seul et unique gros volcan qui a, grosso modo, plus ou moins explosé. Pour certains scientifiques, ce volcan aurait pu atteindre 4000 mètres d’altitude. Les dernières coulées de lave ont eu lieu il y a environ 2 millions d’années, a priori pas de danger.

Où ?
–Vous n’aimez pas la géo : C’est dans les montagnes, au milieu de la France.
–Vous aimez la géo : Les monts du Cantal sont un des massifs volcaniques d’Auvergne, au sud de ceux du Sancy et du Puy de Dôme. Ils prennent une forme géométrique, presque en étoile. Leur point central, le plomb du Cantal, y culmine à 1855m, contre la station de sports d’hiver du Lioran.
Comment ?
Le GR400 traverse le volcan Cantal sur 140km en formant plusieurs boucles, dont le tour de la vallée de la Jordanne, le parcours présenté ici.

Le tracé est simple : il suit l’arête formée par les puys, on le devine presque à l’oeil nu une fois parvenu sur les hauteurs.
Le panorama est continu, la vue est apaisante voire enivrante, à la rigueur on peut ressentir un peu de routine vers 16h30, à partir du 20e kilomètre.

Quand ?
Bien choisir sa période de rando : toujours d’après Wikipédia, le Cantal est le département le plus pluvieux de France.
Pourquoi ?
Pour savourer un saucisson
Le Cantal est une terre de fromage, d’élevage et de charcuterie. Le saucisson s’y sent immédiatement épanoui, comme dans son milieu naturel. Il tend par moments à sortir lui-même de sa poche zippée, pour s’aérer et profiter du cadre.

Pour fuir la civilisation
L’expérience fut paradoxale. La veille au soir de la randonnée, la station déserte du Lioran et ses commerces fermés procuraient un étrange sentiment de solitude. Le lendemain, les hauteurs du puy Mary donnaient au contraire l’impression d’une planète surpeuplée, au bord de l’implosion démographique.

Pour faire un bilan
Les panoramas sont rapidement accessibles et offrent un large éventail d’occasions pour se poser et faire un point sur sa vie. Méfiez-vous quand même des bilans que l’on fait par très beau temps et après des ascensions trop faciles : on a tendance à se surestimer et à être trop optimiste pour l’avenir.

Pour écrire un poème
Là encore, le choix des sommets est vaste. On peut opter pour un puy discret, où l’on cherchera l’inspiration sans être déconcentré. On peut aussi faire son autopromo, en s’affichant en pleine écriture au milieu de la foule du puy Mary.

Pour faire un selfie
Sur les réseaux, la règle veut que l’on publie une photo du puy Mary. On peut jouer la carte de l’originalité en s’immortalisant du haut d’un sommet moins connu, mais au risque d’être incompris, voire méprisé.

Le top 5
Le plus haut
Le puy Mary culmine sur le parcours (1783m). Mais la hauteur est relative : la route n’est qu’à 100 mètres en contrebas et il y a des marches en goudron pour la montée.

Le plus bas
L’intérêt principal du tour est sans doute de profiter des panoramas depuis la crête. Pourtant, vu de Mandailles-Saint-Julien en contrebas, le décor n’est pas désagréable non plus.

Le plus dur
Avec sa pente plus raide et caillouteuse, un crochet par le puy Griou viendra pimenter techniquement la rando. L’ascension est plus alpine, mais elle reste familiale. Restez d’autant plus vigilant qu’il serait honteux de chuter au milieu des enfants et des seniors.

Le plus doux
Les sommets érodés et les pentes légères n’offrent pas tout à fait le même charme que la très haute montagne. Pour le résumer simplement : on profite du paysage, sans se dire que c’est le dernier avant la chute.

Le plus long
Les journées de rando ressemblent beaucoup à la vie.
Elles débutent par une phase de jeunesse, de dynamisme, d’ambitions parfois démesurées, de foulées amples et rapides.
Arrive un ventre mou, entre midi et 15h, où l’organisme reste fonctionnel mais perd de sa fraîcheur, où la routine remplace l’entrain pour porter la marche.
Inéluctablement survient l’ultime phase, celle de la douleur et du déclin, celle où l’on croit sentir la mort arriver. Ici, les pas sont devenus pénibles dans l’interminable descente forestière qui mène à Mandailles.

Trop…
Trop facile ?
On a beau comprendre le principe assez vite (une alternance de volcans et de cols séparés par des dénivelés modestes), on est souvent tenté de bifurquer vers une autre ligne de crête, pour un petit extra de quelques jours sur une autre portion du GR400.

Trop dur ?
Le plomb du Cantal, légèrement à l’est du parcours, a deux avantages : il est encore plus haut que le puy Mary (1855m), et l’exploit peut être réalisé en télécabine.

Les saucicotes
Beauté





Vieux massif, usé, écorché, rabougri par les années, le Cantal prouve que les charmes de l’âge existent.
Difficulté



Une somme de petits dénivelés mais rien de technique. Attention quand même aux petits cailloux de merde.
Tranquillité



Beaucoup de motards viennent profiter du calme.