Un sommet, un séjour à l’étranger, une vue sur le Mont-Blanc, le tout en quelques heures d’ascension tranquille. Un ratio émotions/transpiration difficile à battre.

En bref
Le parcours en 3 phrases
Une montée rarement abrupte à travers forêts et pâturages. Un sommet dégagé offrant une vue sur la Suisse, les Alpes et le Jura. Une descente tranquille pour le retour.
Le parcours en 3 chiffres (approximatifs)
A peu près 20km. A peu près 500m de dénivelé positif. A peu près 6h, sans les pauses saucisson.
Le descriptif complet du parcours ici.
Où ?
–Vous aimez la géo : Le Suchet borde la frontière franco-suisse, côté suisse, sur la ligne de crête qui sépare le plateau du jura français et la plaine du Vaudois. Du sommet (1588m), on révise facilement la géographie locale, grâce à la vue sur les lacs (Neufchâtel, Léman), les sommets voisins (Mont Dore, Morond), et les Alpes.
–Vous n’aimez pas la géo : Tapez « Jougne » sur le GPS.
Comment ?
–Balisé : Depuis l’église de Jougne, suivre l’itinéraire marqué en jaune en direction du Suchet qui rejoint le refuge de la Queue, Noirvaux puis Grange Neuve. Pour effectuer une boucle, redescendre par le sud en suivant la direction d’Entre-les-Fourgs.
–A l’instinct : Rejoindre la forêt à l’est de Jougne. Ensuite, c’est plus ou moins sur votre droite, en montée.

Pourquoi ?
Pour savourer un saucisson
L’avantage des ascensions simples en aller-retour, c’est qu’on peut abuser un peu du saucisson une fois au sommet : ce n’est pas dramatique de se sentir un peu lourd dans la descente du retour.

Pour expier ses péchés
L’ascension ne demande qu’une souffrance modeste, seuls les petits péchés seront pardonnés. Si vous avez commis des fautes plus graves, poursuivez sur le GTJ.

Pour fuir la civilisation
Du sommet, on contemple d’un oeil apaisé les villages suisses et les rives urbanisées du Léman. Si l’humanité, même de loin, paraît toujours insupportable, isolez-vous en forêt quelques jours de plus.

Le top 5
Le plus haut
Le Suchet pointe à 1588m. Ce n’est pas un exploit, mais c’est plutôt élevé pour le secteur (11ème sommet jurassien), et surtout cela suffit pour ressentir cette pointe de vanité caractéristique des ascensions accomplies.

Le plus beau
Il faut admettre que la vue côté suisse, face à la plaine, aux lacs et aux Alpes, est plus enivrante que le plateau côté Doubs. Les plus chauvins diront que c’est bien la France qu’ils contemplent, en admirant le Mont-Blanc.

Le plus dur
La montée est progressive, rarement abrupte, légèrement glissante à l’approche de la frontière. Côté suisse, accrochez-vous aux chaînes ; côté français, tenez-vous aux branches ou essayez d’agripper des racines.

Le plus doux
Au sommet, prévoir un temps de pause suffisant pour des selfies, un pique-nique, une brève méditation et une sieste. L’herbe est douce, certains passages sont protégés du vent, et le contact des bouses de vache avec la peau n’est pas dangereux, parfois presque agréable.

Le plus long
Les premiers mètres, on s’émerveille d’abord par la beauté des arbres, on renifle les parfums de sous-bois, on tend l’oreille aux bruits de la forêt. Puis les troncs sur le sol deviennent vite insupportables.

Trop…
Trop facile ?
Appelez votre conjoint(e) pour lui dire que vous arriverez un peu en retard pour le dîner. Si cela lui est parfaitement égal ou si vous n’avez pas de conjoint(e), prenez le temps de rejoindre le col de l’Aiguillon pour gravir les Aiguilles de Baulmes, quelques kilomètres au nord.

Trop dur ?
Se rendre directement en Suisse par la route et se garer à proximité du col de l’Aiguillon, à 1300m d’altitude. Une fois sur le parking, possibilité de rejoindre le chalet de Grange Neuve en renonçant à l’ascension ; sur place, croûte au fromage, fondue, cornets à la crème.

Les saucicotes
Beauté





Le sommet a été défriché il y a quelques siècles par les locaux. Officiellement pour faire passer les troupeaux, secrètement peut-être pour profiter de la vue.
Difficulté


Il est peu probable qu’un livre ou un film raconte un jour l’ascension du Suchet, mais vous aurez fait vos 10000 pas.
Tranquillité




Plutôt calme. La plupart des transfrontaliers passent par l’A411 entre Annemasse et Genève.