Un long combat de deux jours contre la pente, les cols et la gravité, pour une apothéose à 3178m. Une élévation du corps, peut-être même de l’âme.

Où ?
Au nord, la Savoie ; au sud, les Hautes-Alpes : le sommet se trouve exactement sur la limite. Il y a encore 75 ans, il marquait même la frontière franco-italienne.
En gros, c’est à peu près au milieu des Alpes.
Comment ?
On peut partir de la vallée de la Clarée, de Valfréjus, ou, comme nous, de la station de Valmeinier. La montée par le GR57, à l’est, est un peu plus facile que l’ascension côté ouest, par le col de la Chapelle.
Les guerriers feront l’aller-retour dans la journée. Si on aime les pauses saucisson, il vaut mieux prendre son temps : on peut faire le tour du sommet, en 3, 4 ou 5 jours.
Pourquoi ?
Pour savourer un saucisson
Nous avons effectué 23 pauses saucisson en 3 jours, ce qui paraît raisonnable : une à chaque col ou à chaque panorama, pour profiter de la vue ; une à chaque ruisseau ou torrent, pour tremper les pieds ; et, quand il n’y a ni panorama ni torrent, une toutes les heures, pour bien récupérer.

Pour faire un selfie
Même si vous détestez vous prendre en photo, faites quand même un selfie au sommet, au cas où. Une fois rentré chez vous, vous pourriez bien changer d’avis et décider d’ajouter un cadre dans votre salon.

Pour écrire un poème
Là encore, profitez du sommet pour trouver l’inspiration. Une fois rentré en vallée, vous corrigerez les fautes d’orthographe provoquées par la fatigue, l’altitude et l’excitation.

Pour une demande en mariage
Le sommet offre un cadre grandiose pour faire votre demande. Soignez l’arrivée, en marchant main dans la main.

Dans les alpages des Drayères, vous pourrez ensuite vous allonger l’un contre l’autre, vous rouler dans l’herbe en riant ou discuter des préparatifs de la cérémonie.

En fin de parcours, vous pourrez éventuellement profiter de la discrétion d’un petit cabanon d’éleveur pour un moment plus intime.

Pour faire un bilan
Des lacs où faire des haltes, des cols propices aux contemplations et quelques face-à-face avec le vide : le parcours se prête parfaitement à une aventure en solitaire.
Ce sera l’occasion d’une introspection progressive : qui suis-je, au fond ? Qu’ai-je raté, qu’ai-je réussi, qu’ai-je entrepris ? Ai-je été bon, ai-je été juste ? La vie vaut elle vraiment la peine d’être vécue ?



Pour se rapprocher de Dieu
« Il vous a été fait la grâce non seulement de croire en Christ, mais aussi de souffrir pour lui. » Epître de Paul, Philippiens, 1:29. ;
« Celui qui a souffert dans son corps en a fini avec le pêché. » Epître de Pierre, 4:1

« Beaucoup de malheurs atteignent le juste, mais l’Eternel l’en délivre toujours. » Psaume 34:20 ;
« La détresse produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l’épreuve. » Epître de Paul, Romains, 5:3-4.

Pour promener un chien
Sortez votre chien tous les jours au préalable, pour le préparer à l’épreuve qui l’attend. Dans son sac, laissez-lui un peu d’eau, des croquettes, quelques fruits secs, des barres chocolatées et une cuisse de poulet qu’il savourera au sommet.

Pour perdre du poids
Il y a deux écoles : ceux qui font une ascension pour réussir à perdre du poids, et ceux qui perdent du poids pour réussir une ascension.
Pour rejoindre le sommet depuis Valmeinier, comptez près de 3000 mètres de dénivelé positif. Pour corser techniquement le parcours, vous pouvez monter côté ouest, par les pentes plus abruptes et les névés du Chardonnet.

Pour prendre du poids
C’est le piège classique : avant le départ, on commence par profiter des promotions en vallée. Puis, repu après avoir mangé ses 7 saucissons, on renonce finalement à randonner.

Les saucicotes
Beauté





Au-delà de 3000 mètres, on commence à se rapprocher du paradis.
Difficulté




Le mont Thabor est considéré comme un « 3000 mètres facile ». Attention ! Dans « 3000 mètres facile », il y a « facile », mais il y a surtout « 3000 mètres ».
Tranquillité



Un peu de monde sur cette ascension assez prisée. Heureusement, certains marcheurs disparaissent au fur et à mesure de la montée.