Albères, sur la côte Vermeille

La croisée des mondes, le mélange des bonheurs. Il y a les Pyrénées, pour endurcir les baigneurs de la côte. Il y a la Méditerranée, pour rafraîchir les randonneurs des montagnes. Et pour ceux qui n’aiment ni l’eau ni la marche, il y a les vignes.

Où ?

Vermeil : adj. « D’un rouge vif et léger, qui a l’éclat du rubis, avec un ton chaud ou orangé. »

Il y a une centaine d’années, on a nommé ainsi cette côte qui borde le massif des Albères, à l’extrémité orientale des Pyrénées. Certains prétendent que c’est en raison des reflets du soleil, d’autres de la couleur des roches, d’autre encore assurent que c’est un hommage aux vins de la région.

Sur ces terres catalanes se rejoignent la France et l’Espagne, la mer et la montagne, les pêcheurs et les vignerons.

Comment ?

Le plus incontournable est probablement le sentier côtier. D’Argelès-sur-Mer, il longe la côte jusqu’à Cerbère, à la frontière espagnole. Rien n’oblige à engloutir la bonne trentaine de kilomètres du parcours : les différentes étapes et le bon réseau de bus permettent de le picorer, en le savourant tranquillement, morceau par morceau.

Les autres options consistent à s’aventurer un peu dans les terres, soit à travers les vignes, soit, si on est gourmand, pour viser un sommet. Le mieux est de se laisser tenter par les dépliants ou les applications des offices de tourisme.

Pourquoi ?

Pour savourer un saucisson

Indispensable, quelque soit le cadre : sur les hauteurs, près des rivages, sur le sable ou même les pieds dans l’eau. On préfèrera ici le fuet, création catalane, au saucisson sec traditionnel.

Certains commerçants proposent même des fuets géants, de près d’un mètre. Leur aspect fin et allongé les rend particulièrement adaptés à la randonnée : on peut les accrocher directement à une lanière du sac pour les grignoter petit à petit, en mêlant bouchées et foulées, sans interrompre sa marche.

Pour prendre un selfie

Il y a deux écoles : ceux qui préfèrent se photographier torse nu sur le sable, un cocktail à la main ; et ceux qui font l’effort de quitter la plage pour monter jusqu’à la tour de la Massane (500 mètres de dénivelé).

Pour fuir la civilisation

Ceux qui souhaitent se baigner au calme ou dans leur plus simple appareil emprunteront le sentier côtier au petit matin. Avec un peu de chance, ils tomberont sur une crique encore déserte : ce sera leur royaume avant l’arrivée de la foule.

Pour fuir (un peu plus) la civilisation

Si la famille de touristes hollandais qui a envahi votre crique vous dérange, sortez du sac vos chaussures de randonnée et votre saucisson. Filez plus haut, à travers les vignes, pour profiter d’une solitude retrouvée.

Pour fuir (encore plus) la civilisation

Pour en finir définitivement avec ces vacances en famille au camping, enfoncez-vous dans les Albères. Les vallées auront parfois des airs de bout du monde, même si vous croiserez encore, çà et là, quelques touristes en slip de bain près des ruisseaux.

Pour écrire un poème

Enrichissez vos vacances en variant les activités : baignade, shopping, randonnée, poésie, sieste, baignade, poésie, apéro, baignade. L’idéal pour écrire est de prendre du recul en rejoignant les hauteurs du fort Saint-Elme.

Pour réparer ses péchés

Pour réparer une petite bêtise, rejoignez la chapelle Saint-Vincent pour un tête-à-tête avec Dieu. Allez-y avant 8 heures ; ensuite, les pardons affluent. Une fois vos péchés expiés, ce sera l’occasion de savourer une gaufre sur une des plages de Collioure.

Pour réparer une grosse bêtise, il faudra par contre souffrir un peu plus, en faisant l’effort de monter jusqu’à l’ermitage Notre-Dame-du-Château. Ne trichez pas en prenant la voiture ; Dieu finira par le savoir.

Pour perdre du poids

Si vous culpabilisez à l’idée de prendre l’apéro chaque soir, grimpez. Si vous culpabilisez encore, poursuivez sur le GR10 pour effectuer la Grande Traversée des Pyrénées.

Pour prendre du poids

Si vous ne culpabilisez pas à l’idée de prendre l’apéro, rien ne vous empêche de manger votre saucisson directement sur la plage, sans marcher le moindre kilomètre.

Les saucicotes

Beauté

Des sommets, la mer est saphir ; de la côte, elle est émeraude ; sous l’eau, elle est transparente, avec des poissons.

Difficulté

Un compromis idéal pour ceux qui n’ont pas su choisir entre trekking et farniente.

Tranquillité

Si vous cherchez de la chaleur humaine, visez la côte. Si vous n’aimez pas les humains, marchez plutôt vers l’ouest.

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